Mehdi est un jeune diplômé d'un Master en psychologie de 28 ans. Lillois, il est actuellement en recherche d'emploi. Passionné de films, de séries, de musique et de lecture, il est inscrit sur Sens Critique depuis « un peu plus de 5 ans », c'est à dire, depuis environ 2013. Voici son profil.
(Mehdi ne se cantonne pas à la critique cinématographique. Néanmoins ici, nous parlerons de « film », mais cela pourrait très bien être un album, une série, ou un jeu. Nous avons généralisé au terme de film pour plus de simplicité et de fluidité dans le discours, afin de ne pas avoir à énumérer à chaque fois tous les types de biens.)
Mehdi est tombé sur Sens Critique par hasard, un jour où il cherchait des informations sur un film. Il s'est inscrit par curiosité, parce qu'il a tout de suite « trouvé le concept sympa ». Également inscrit sur Betaseries (site dédié aux actualités des séries), il s'est recentré sur Sens Critique assez rapidement, car sur ce dernier est selon lui un site très complet, où l'on peut « critiquer de tout ». De plus, ce qui l'a motivé à s'inscrire, c'est le fait de pouvoir se constituer « une petite base de données » des œuvres qu'il a vues, et de celles qu'il a envie de voir.
Comme les autres enquêtés, Mehdi s'est inscrit via le Facebook Connect, mais a modifié son profil car il trouvait que cette méthode donnait trop d'informations sur sa personne. Il s'est donc trouvé un pseudo (Necrosterone), et a désactivé le lien qui permet aux autres utilisateurs de rendre sur son profil Facebook (contrairement à Aurélien et Johann). Mehdi déclare s'être plutôt « créé un profil culturel », même si au final, « ça reste toujours une part de [lui] », mais a voulu mettre en avant un trait de sa personnalité, son côté « un peu fanfaron », avec l'objectif « d'essayer de pousser à la réaction, éventuellement».
Il se connecte à Sens Critique quotidiennement, pour y voir ses notifications, son fil d'actualité, ainsi que pour consulter l'agenda et voir si de nouvelles choses sont sorties.
Mehdi déclare critiquer « quand [il a] l'inspiration », peu importe la nature du bien (que ce soit un film, un album, une série... etc.). S'il le fait, c'est dans le but de « livrer [ses] impressions », les idées qu'il a eu pendant le film, et d'essayer de retranscrire son ressenti, de « transmettre sa pensée, qu'elle soit positive ou négative ». Il précise qu'éventuellement, c'est aussi essayer « de partager avec d'autres utilisateurs », d'échanger avec eux. Mehdi s'estime être complètement dans la subjectivité, puisque son but est de transcrire son ressenti. Il dit que c'est « compliqué de faire objectif sachant que, notre point de vue nous est propre dans tous les cas ». Il complète en disant que « comme certains, qui vont détailler leur truc sur les points de vue de la caméra, la musique et tout ça, c'est pas mon truc moi c'est vraiment jute du ressenti ».
Tous comme les autres enquêtés, il pense déjà la critique pendant qu'il regarde le film. Ainsi, il explique que « la critique se forme au fur et à mesure que ça déroule », mais contrairement à Aurélien et Johann, plutôt que de gâcher le moment, Mehdi pense que cela « fait fructifier », que ça enrichit l'expérience. Lorsqu'il pense une critique, parfois, il se retrouve à ne pas la rédiger, ni la publier. A d'autres moments, il va s'engager dans sa rédaction, mais va perdre toute l'intensité qu'il avait quand la critique lui venait, et donc « au final, elle ressemble pas du tout (…) à ce [qu'il] avait en tête ».
La critique vient directement après le visionnage de l'oeuvre. Mehdi ne consacre pas énormément de temps à leur rédaction (ses critiques sont assez courtes). Il rédige, relis, et publie. Il précise : « si je ne le fais pas directement, je sais que je le ferai pas. Parce que plus j'attends, et plus je perds du coup au niveau de mon ressenti ».
Ses motivations, dans la pratique de la critique, sont le plaisir d'écrire, mais surtout de « garder en tête ce [qu'il a] pu écrire sur une oeuvre », afin de pouvoir ensuite confronter son avis actuel, et celui du passé. Son objectif premier est celui de donner son ressenti et ses impressions sur une œuvre, et de toujours se « demander si [il] arrive bien à retranscrire (…) l'impression par écrit ». Tout comme Johann, on voit donc l'importance de savoir mettre des mots sur ses émotions, mais aussi l'idée de pouvoir garder une trace de ce qu'il en a pensé. Il précise cependant directement que ce n'est pas « pour se montrer ».
Avant d'être sur Sens Critique, il y a maintenant quelques années, Mehdi rédigeait de petits articles sur son Skyblog, sur des films, des lectures, ou des groupes. Néanmoins aujourd'hui, il n'écrit plus que sur Sens Critique.
Mehdi confie qu'il évite de lire des critiques professionnelles. Il dit qu'il « n'en a pas une bonne vision », car il trouve que c'est « toujours un peu assez tendancieux, et la personne peut très bien être payée » pour dire du bien de l'oeuvre critiquée. Ainsi, sa seule source d'information sont les avis des amateurs, par le biais de Sens Critique. On constate donc une certaine méfiance de sa part envers les médias et les critiques professionnels.
Avant de voir un film, il évite d'aller lire les autres critiques, afin que son propre avis ne soit pas influencé. Après avoir visionné le film, avant d'écrire sa critique, il va cependant parfois aller voir les avis des autres « pour voir les avis qui rejoignent le [sien] », mais lorsqu'il rédige sa critique, il essayera au maximum de s'en détacher. Sinon, il va lire les critiques à posteriori d'avoir publié la sienne.
Ses éclaireurs sont principalement des amis, des personnes qu'il connaît. Sinon, ce sont des profils sur lesquels il tombe par hasard, et où il remarque des similitudes quant aux œuvres et aux évaluations, quand « il y a beaucoup en commun ». Mehdi choisit donc ses éclaireurs en fonction des goûts qu'ils ont en commun, tout comme les autres enquêtés. Il a déjà discuté avec quelques membres, mais ne s'est jamais lié d'amitié avec d'autres utilisateurs de Sens Critique.
Mehdi ne pense pas que l'acquisition de compétences critiques se fasse par la simple pratique de l'écriture. Selon lui, « si on a pas de retours sur nos critiques (…) on aura pas moyen d'évoluer, on va stagner (…) si on nous pointe pas du doigt ce qui va pas. ». Ainsi, l'on va s'améliorer uniquement dans l'échange avec les autres utilisateurs et les retours qu'ils peuvent en faire. Dans sa pratique, Mehdi ne vise absolument pas quelconque professionnalisme, et déclare lui même être dans « l'amateurisme complet ». Pour lui, les critiques détaillées (longues, qui insistent sur les éléments techniques... etc.) sur Sens Critique sont « sans intérêt ». « Autant critiquer le film en lui même, pour l'histoire et tout ça, c'est ce que les gens, au final, ils veulent savoir ».
L'on constate donc, par cette citation, que même s'il déclare critiquer pour lui, Mehdi critique également pour les autres : « c'est vrai je critique pour moi, mais s'il y en a 2-3 à qui ça plaît, tant mieux ». L'idée est donc aussi celle de « montrer aussi aux autres » son avis, et de les aider « dans leur décision à regarder le film ou pas », sinon il ne « partagerait pas et [il] garderait la critique en mode privé. ». Il dit ne pas vraiment être attentif aux nombre de vues et de likes dont bénéficient ses critiques. Si une de ses critiques venaient à provoquer des réactions, il déclare, pour rejoindre ce qui a été dit juste avant, que « ça fait toujours un petit plaisir », mais ce n'est pas pour lui un objectif. (« Si je reçois un truc, ça fait toujours un petit plus ».). Il complète en disant que ce genre d'activité est quand même « toujours aussi une recherche d'attention » , mais est toujours surpris lorsqu'une de ses critiques vient à être aimée, vue, ou commentée, même s'il trouve que c'est « toujours plaisant ».
Mehdi ne partage pas ses critiques sur Facebook, contrairement aux autres enquêtés, et ne se cantonne qu'à Sens Critique.
Quant aux œuvres qu'il critique, Mehdi déclare essayer « de sortir de l'actualité culturelle», de deux manières : il critique à la fois des films qui viennent de sortir que des films plus anciens, mais aussi, il s'attache à s'orienter vers « des choses qui sont pas spécialement médiatisées ». Car selon lui, en effet, les films qui concentrent l'attention médiatique vont recueillir beaucoup de critiques et « à force d'avoir des critiques, on va se retrouver à raconter la même chose que tout le monde ». Ainsi, il s'oriente vers des plus petites productions, au public moins large, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, afin de ne pas avoir l'impression être noyé dans la masse de critiques, et d'avoir une voix qui porte un peu plus. Ce sont également ces films « qui vont [lui] donner envie de critiquer (…) les films qui sont détestés vont plus me toucher ».Ainsi, on peut comprendre que ces films sont à son goût, et que ses goûts ne sont pas ceux partagés par la majorité. Ainsi, en critiquant ces films, Mehdi affirme ses goûts particuliers. Il donne à ces œuvres l'attention qu'il pense qu'elles méritent, mais qu'elles n'obtiennent pas dans les médias. De plus, il évoque « cette idée de provoquer éventuellement des réactions », en lien avec le personnage qu'il s'est créé sur Sens Critique.
Mehdi critique plutôt pour s'opposer aux avis des autres. (« c'est vrai que généralement, c'est plutôt de l'opposition »), mais néanmoins, si son avis rejoint l'avis général, cela ne va pas l'empêcher de poster sa critique. S'il a l'envie de critiquer, il publiera, qu'importe si cela entre en opposition ou en accord avec ce qui se dit déjà . Il nuance quand même en disant que « ça dépend du nombre de critiques qu'il y a aussi. ».
Finalement, Mehdi considère sa pratique comme quelque chose d'égoïste, qu'il fait uniquement, du moins majoritairement, pour lui. L'activité et l'avis des autres ne semblent pas lui importer, il n'a pas beaucoup d'éclaireurs ni d'abonnés, et on le remarque dans son discours à plusieurs occasions : « je critique pour moi », « c'est ma bulle », « je fais mon truc ».
MOTS OU EXPRESSION IMPORTANTS/RÉPÉTÉS :
- Ressenti/impressions
- Réactions
- Transcrire/retranscrire